Le Petit Inventeur - 01 mars 1925 |
![]() L'ART D'UTILISER LES SOUVENIRS: Qui n'est fier de posséder quelque trophée de guerre, ne fut-ce qu'une douille pour obus transformée en pacifique pot à fleur, ou quelque inoffensif canif dont la lame est dissimulée dans une cartouche Lebel? De tous ces trophées, le casque est un des plus populaires. Il a pourtant un inconvénient son encombrement. Mais rien n'est plus facile que le corriger de ce défaut en le transformant en un objet utile. Car on peut confectionner, avec des casques français, anglais, ou même boches une infinité d'objets utiles, d'autant plus précieux qu'ils n'auront pas coûté un maravédis et qu'ils n'auront point cet aspect banal qui caractérise presque toujours ce qu'on achète dans le commerce. Une pendule. Les casques anglais et américains. conviennent tout particulièrement pour cet usage on les perce au sommet, d'un trou suffisamment grand pour que puissent passer les aiguilles d'un réveil. On niche alors le réveil (dont on a enlevé les aiguilles, généralement tenues par de simples douilles à frottement) à l'intérieur, en le « calant » du mieux qu'on peut (un scellement au plâtre par exemple, immobilise très bien). On ajuste les aiguilles et on décore au ripolin l'extérieur du casque en y peignant les heures (fig. 1) Une lampe. On peut confectionner soi-même le pied support d'une lampe électrique se posant sur la table ou le bureau. Mais c'est assez difficile, si l'on veut avoir quelque chose de bien. Aussi conseillons-nous plutôt d'acheter une lampe fer forgé sans prendre le globe en «pâte de verre» qui la recouvre généralement au lieu de 80 ou 100 francs, on n'aura que 40 ou 60 francs à payer. On peut ensuite très facilement monté un casque comme aurait été monté le globe de verre ce qui fait très bon effet (fig. 2) et a le grand avantage d'être bien moins fragile qu'un globe ordinaire. Un porte-parapluie. Lorsqu'on dispose de trois ou quatre sabres, un porte-parapluie de fort bon air peut être confectionné en fixant les bords du casque, convenablement échancrés à la lime, au bas des fourreaux, le haut des sabres étant réuni par de petites entre-toises (fig. 3). Faute de sabres, on peut utiliser les petits tubes en acier venant de parapluies à monture métallique, les entretoises étant alors formées par des pseudos «baleines» de la monture, l'ensemble étant fixé par une cordelette ou un lacet de cuir solidement serré tout autour. Pour le poulailler. Utilisation recommandable aux gens qui ont tout un stock de casques à caser... et qui, par ailleurs, possèdent aussi un poulailler! On perce à l'avant et à l'arrière, sur le rebord visiéré du casque, un petit trou par où passera la vis ou le clou servant à fixer la coiffure sur deux longerons en bois (fig. 4). Et voilà autant de pondoirs où viendront s'installer les poules dès qu'on aura garni tout cela de paille. Réchaud pour l'été. Faute de gaz, on est fort heureux, pour cuisiner été, d'avoir un petit réchaud à charbon de bois. Ce réchaud peut être improvisé en perçant au centre du casque une série de trous, l'ouverture étant couverte d'une petite grille en fonte du modèle vendu quelques sous dans les bazars pour réchauds à gaz (fig. 5). L'ensemble se place sur la cuisinière après qu'on a retiré plusieurs «ronds» pour que la partie creuse du casque-réchaud puisse pénétrer à l'intérieur. Coiffure de haut de cheminée. Le casque, ici, sert encore de coiffure... mais il ne coiffe qu'un tuyau de poêle (fig. 6). Cela donne une petite allure pas encore vue à la modeste cheminée dont on se contente généralement dans les petits bungalows de jardin. Et cela est très facile à monter en se servant de rivets et d'un vieux cercle de barrique ou d'un bout de fer plat acheté chez le marchand de ferrailles. Laveuse mécanique. Oncle JOE. |
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